La Syrie fait face à une menace réelle d’intervention extérieure. Barack Obama promet de punir « le régime scélérat », bien qu’il hésite par crainte que l’opération ne constitue une répétition de la guerre en Irak à laquelle il s’était opposé à l’époque. Vladimir Poutine a qualifié de « folie extrême » les soupçons d’utilisation de l’arme chimique par le pouvoir syrien. Le président syrien Bachar Al-Assad a promis de repousser les agresseurs.
Une conférence intitulée « Comment la guerre en Syrie changera le monde » a été organisée par le Conseil de politique extérieure et de défense (SVOP) le 13 septembre au Centre culturel du ZIL. Trois spécialistes y ont pris la parole et ont répondu aux questions de l’auditoire : Рђlexandre Ignatenko, membre du SVOP, professeur, directeur de l’Institut des religions et de la politique ; Ivan Safrantchouk, directeur adjoint de l’Institut des problèmes internationaux contemporains près de l’Académie diplomatique du ministère des Affaires étrangères de Russie, ainsi qu’Arnaud Dubien, responsable de l’Observatoire franco-russe.
Au cours de la rencontre qui a duré plus de deux heures, toutes les questions ont été abordées : celles pour lesquelles il est possible de formuler une réponse univoque, comme celles pour lesquelles plusieurs interprétations sont possibles. Les accusations d’utilisation de l’arme chimique par Damas sont-elles justifiées ? Quelles sont les vraies raisons de l’intervention potentielle en Syrie ? Que signifie la guerre pour la communauté internationale ? Qui est à l’origine du « plan Poutine » ? « L’ardeur missionnaire » des Etats-Unis et les sentiments isolationnistes actuels dans ce pays. Pourquoi la France se détache-t-elle de la « position inarticulée » du reste de l’Europe ? Comment la répartition internationale des forces va-t-elle évoluer ?
« La proposition russe a profondément modifié l’attitude de la communauté internationale vis-à-vis de la Russie. Si le Pew Research Center devait conduire un sondage maintenant, le rapport entre les opinions « favorables » et « négatives » envers la Russie serait fondamentalement différent. La France, qui s’est mise en difficulté en annonçant qu’elle n’attaquera pas seule, est soulagée par la proposition russe. Cette proposition est un miracle. Toutefois, la réalisation de ce plan est très complexe, et nous ne disposons que d’une semaine pour nous asseoir à la table des négociations », – s’est exprimé Arnaud Dubien, responsable de l’Observatoire franco-russe.