Le 4 février, à la CCI France Russie, s’est tenue la 4ème rencontre « Les femmes dans l'industrie », dédiée au rôle actuel de la femme dirigeante dans une entreprise industrielle. La réunion était modérée par Anastasia Sementchenko, vice-présidente pour le développement de l'entrepreneuriat féminin de la CCI France Russie, associée et directrice commerciale de M.K.3.
Les hauts dirigeants des secteurs de l'énergie, de l'industrie automobile et de la construction ont ouvert la réunion en parlant de leurs propres débuts dans ces secteurs traditionnellement considérés comme masculins.
Anastasia Sementchenko a souligné: « Il faut se rappeler que l'industrie unit à la fois la production et divers processus qui y sont associés, à savoir: les approvisionnements, la logistique et, bien sûr, les relations publiques et les ventes. »
Tatiana Kolosounina, vice-présidente du marketing, Electroshield Samara (Schneider Electric), a attiré l'attention sur l'avantage évident de travailler dans le domaine industriel : « Premièrement, toute activité dans le secteur industriel implique de travailler sur la stratégie : c'est cet aspect qui m'attire le plus. Dans l'industrie, il y a toujours une opportunité de se développer, d'apprendre et d'améliorer ses compétences. »
Les participants à la réunion ont également mis l'accent sur la nécessité de programmes de formation pour les femmes. À cet égard, Natalia Vassilieva-Bernard, vice-présidente exécutive des finances, AVTOVAZ, a présenté les statistiques assez décevantes des entreprises industrielles françaises : le nombre total d'employées de celles-ci ne dépasse pas 17-18 %. « C'est pourquoi, si vous souhaitez travailler dans des entreprises françaises, de tels programmes axés sur le genre sont indispensables. Les programmes spécialisés pour les femmes cadres sont très utiles pour élargir la gamme d’outils nécessaires à la survie et à développement professionnel réussi dans un environnement masculin », a noté l’intervenante. Dans le même temps, Natalia Vassilieva-Bernard a reconnu que, selon elle, depuis un an à un et demi, le nombre de femmes tend à s’équilibrer avec le nombre d’hommes.
Larisa Silkina, responsable adjointe du bureau de représentation d’EDF en Russie, a appuyé son propos : « Nous nous sommes vraiment retrouvées dans des domaines historiquement masculins, mais la situation est en train de changer et les femmes arrivent à des postes de direction. Par exemple, il y a des femmes au conseil d'administration d'EDF. ». Tatiana Kolossounina a ajouté un exemple tiré de sa propre expérience, soulignant que Schneider Electric compte sept femmes directrices et que 40 % des travailleurs directement dans la production sont des femmes. Ainsi, les femmes sont représentées dans tous les domaines d’activité de l'entreprise.
Une discussion animée entre les participants et le public a eu lieu au sujet des quotas de genre dans les entreprises industrielles, évoqué par Diana Rajib, consultante en stratégie, chef du projet Bluebus. Svetlana Kouskova, responsable du service communication externe de l'entreprise, VINCI Concessions, a attiré l'attention sur l'ambiguïté de cette question : « D'une part, c'est bien que l'existence du problème soit reconnue au niveau de l'Etat. D'un autre côté, il me semble que les quotas portent atteinte aux droits des femmes au lieu de les aider à gravir les échelons de carrière. Il faut probablement beaucoup de temps pour que les choses changent dans l’industrie ». Irina Gveseliani, directrice générale de SNF, estime que la formation spécialisée et les quotas de genre pourraient considérablement faciliter l'arrivée des femmes aux postes dirigeants dans les sociétés industrielles françaises et russes.
La réunion s'est terminée par une discussion amicale sur l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, ainsi que sur les obstacles et les opportunités pour les femmes dans l'environnement industriel russe et français.