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Le 22 juin dernier, la CCI France Russie a organisé à l’hôtel Hilton Leningradskaïa, la 6ème édition de sa conférence « Situation économique en Russie » en partenariat avec l’Observatoire franco-russe.
La conférence co-modérée par Arnaud DUBIEN, directeur de l’Observatoire franco-russe et Alexandra ORLOVA, directrice des événements de la CCI France Russie a réuni une centaine de participants.
L’événement était organisé en deux sessions :
- 1ère session : Les principales tendances économiques pour l’année 2017
- 2ème session : Le business en Russie vu par les entrepreneurs russes et étrangers
Un retour timide à la croissance
Après avoir connu une forte récession en 2015 puis un retour à la stabilité en 2016, la Russie est désormais bel et bien sortie de la crise économique. Tous les experts ont ainsi présenté des chiffres rassurant aux participants à la conférence.
Comme l’a souligné Ekaterina GRIGORIEVA, responsable de la recherche macroéconomique au Centre d’analyse près du gouvernement de la Fédération de Russie, la Russie a connu une croissance de 0,5% au premier trimestre 2017 en glissement annuel. La tendance s’est confirmée au deuxième trimestre avec une croissance de 0,3%. Gabriel DI BELLA, chef de la mission permanente du FMI en Russie a annoncé qu’une croissance de 1,5% était attendue pour l’ensemble de l’année 2017. L’expert du FMI a cependant ajouté : « l’économie ne va pas croître beaucoup considérant qu’elle ne s’est jamais trop contractée durant la crise ». Oleg KOUZMIN, économiste en chef chez Renaissance Capital, considère que le PIB russe pourrait croître de 1,7 en 2017 et de 2% en 2018.
Une reprise des activités et des investissements à plusieurs vitesses
Les tendances économiques actuelles sont encourageantes comme en témoigne le rebond de la production industrielle. Cependant, toutes les sphères d’activités de l’économie ne connaissent pas la même dynamique. Ekaterina GRIGORIEVA a ainsi noté :
- la forte contribution de l’industrie d’extraction pétro-gazière à la croissance économique
- l’arrêt de la chute du secteur commercial
- le recul de l’agriculture alors même que ce secteur était en croissance lors de ces dernières années
- l’entrée du secteur du bâtiment dans la crise
Les investissements sont également repartis à la hausse avec une croissance de 2,3% en glissement annuel pour le premier trimestre 2017. Il s’agit de la première hausse des investissements depuis 4 ans. Les petites entreprises ont montré un fort dynamisme avec une augmentation de 9,6% du montant des investissements contre 0,4% pour les grandes et moyennes entreprises entre janvier et mars 2017.
Politique monétaire : une crise bien gérée par les institutions
Ce retour à la croissance économique a été permis par la bonne gestion de la crise par les institutions. Gabriel DI BELLA a ainsi souligné le remarquable travail effectué par la Banque centrale de la Fédération de Russie qui a réussi a ramené l’inflation à un niveau de 4,3%, très proche de l’objectif fixé à 4%. Face à ces résultats, la Banque centrale a abaissé son taux d’intérêt directeur à 9%. Selon Oleg KOUZMIN, la Banque centrale devrait progressivement réduire ce taux qui pourrait atteindre 7,5% au troisième trimestre 2018.
Concernant la monnaie russe, l’économiste en chef de Renaissance capital estime que le rouble devrait s’affaiblir dans les mois à venir. Le taux de change 62 roubles / 1$ est attendu pour la fin de l’année 2017.
Pétrole : quel impact sur l’économie ?
Lors de la 1ère session, Kirill KONONOV, analyste senior au Centre de prévisions économiques de Gazprombank a expliqué que les conditions financières étaient « assez stables en Russie » et que la situation actuelle pourrait même s’avérer intéressante pour les entreprises. En effet, le budget fédéral 2017-2019 a été établi sur la base d’un cours du pétrole peu élevé équivalent à 2700 roubles le baril. Mais, dans les faits, le prix du baril de pétrole pourrait atteindre 3100 roubles en 2017. Le montant des exportations est donc aujourd’hui sous-estimé ; en cela, le budget pourrait être bénéficiaire et l’Etat pourrait ainsi se permettre des dépenses pour booster l’économie ainsi que pour mener des projets sociaux.
Quel avenir pour l’économie russe ?
Plusieurs experts ont souligné l’inquiétante situation démographique dans laquelle se trouve la Russie. En effet, comme l’ont expliqué Gabriel DI BELLA et Kirill KONONOV, le pays a connu une baisse de la natalité dans les années 90 et la génération née à cette période est désormais en train d’entrer sur le marché du travail. Face aux nombreux départs en retraite, il devrait y avoir 5 millions d’actifs en moins en Russie en 2025. De plus, la politique démographique du pays ne permet pas d’attirer les étrangers. De ce fait et considérant également que les revenus réels de la population n’augmenteront que très lentement, l’économie russe conservera une dynamique de croissance faible.
A un an de l’élection présidentielle, des choix sont donc à effectuer. Arnaud DUBIEN considère ainsi que « la Russie se trouve à un carrefour ; différentes stratégies sont sur la table et les décisions qui seront prises détermineront le visage de la Russie à l’horizon 2025 ».
En termes de croissance du PIB, Oleg KOUZMIN a donc annoncé deux scénarios sur la base d’un prix du pétrole estimé à environ 55-60 dollars le baril sur le moyen terme :
- croissance de 2% à 2,5% du PIB en cas de levée des sanctions et de prolongement de l’âge de la retraite
- croissance de 1% à 1,5% du PIB en cas du maintien des sanctions et de l’âge actuel de départ à la retraite
De plus, face à un marché intérieur insuffisamment grand pour développer de nouveaux secteurs, la Russie doit augmenter ses exportations. Gabriel DI BELLA et Kirill KONONOV ont donc vivement conseillé à la Russie d’ouvrir son économie aux échanges et de s’intéresser davantage aux marchés étrangers où l’économie croit plus rapidement.
Le milieu des affaires en Russie vu par les grandes entreprises étrangères
Lors de la deuxième session, 4 entreprises étrangères ont présenté leurs activités dans le pays, les challenges qu’elles devaient affronter et leurs attentes pour l’avenir. Ont participé à l’événement :
- Emmanuelle ALLAIN-MOURADIAN, DAF, Saint-Gobain CEI
- Fabrice BEAULIEU, directeur général, Reckitt Benckiser
- Andreï FILATOV, IBM Russie
- Dmitry KOUZNETSOV, directeur général Adjoint, Directeur projets stratégiques, Air liquide
Tous les intervenants ont confirmé l’intérêt de leur entreprise pour la Russie et sont montrés optimistes concernant le développement de leur société dans le pays. Certaines difficultés ont pourtant été soulignées notamment concernant le manque de soutien de la part de l’Etat parfois ressenti par les entreprises et les problèmes administratifs qui peuvent considérablement ralentir les projets. Comme l’a souligné Dmitry KOUZNETSOV en donnant l’exemple des permis de construire, ces barrières administratives peuvent s’avérer très difficiles à surmonter pour les PME.
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La Russie se trouve donc aujourd’hui à un tournant. Les décisions politiques qui seront prises à la suite de la prochaine élection présidentielle seront déterminantes pour le développement économique du pays. La Russie a retrouvé le chemin de la croissance mais des réformes économiques et sociales doivent être entreprises afin que cette croissance se poursuive et puisse connaître un rythme plus élevé qu’aujourd’hui.
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