Le 20 juillet dernier, la CCI France Russie a organisé, en collaboration avec Radi Doma Pro, un petit déjeuner d’affaires intitulé «Le marché du logement : perspectives de croissance». Les participants ont pu bénéficier des observations de professionnels de la promotion immobilière ainsi que de représentants de sociétés de conseil et d’agences immobilières comme Urban Group, Metrium Group, BEST-Novostroy, City-XXI Vek, Granelle et Morton.
Selon Sergey Kondrakov, rédacteur en chef chez Radi Doma Pro, les rapports des promoteurs font aujourd’hui état d’une hausse impressionnante des ventes immobilières au premier semestre 2016.
Comment expliquer ce regain d’activité ? Qu’en est-il des prix des biens immobiliers ? Peut-on parler d’un nouveau cycle de croissance ou s’agit-il d’un simple ralentissement de la baisse ? Que signifie la réforme 214 FZ pour le marché ?
Les spécialistes ont donné quelques éléments de réponse à ces questions.
Anna Sokolova, directrice du département conseil et gestion de projets chez Metrium Group :
- L’offre augmente, la demande également.
- Cette hausse des ventes s’explique par l’attractivité des prix.
- Les sociétés se battent pour chaque client en proposant réductions et échelonnement de paiements.
Marina Kokh, responsable des ventes pour le bureau principal de Granelle :
- Les petits appartements et les studios ont la cote.
- Les studios de 19m² sont particulièrement recherchés.
Yury Nikitchuk, responsable du département de l’organisation des ventes avec prêts hypothécaires, subventions et programmes sociaux chez Morton :
- Les taux avantageux, les prêts immobiliers pour militaires, les subventions et les échelonnements ont une influence positive sur le marché.
Anna Sokolova, directrice du département conseil et gestion de projets chez Metrium Group :
- La hausse des achats au premier semestre 2016 s’expliquerait avant tout par l’annonce de la suppression des prêts hypothécaires soutenus par l’Etat.
Leonard Blinov, directeur général adjoint d’Urban Group :
- L’offre augmente : auparavant les acheteurs faisaient leur choix parmi 2 ou 3 biens immobiliers. Aujourd’hui, une dizaine d’options s’offrent à eux.
- Les acheteurs privilégient la situation de l’appartement et non plus son agencement.
- Les nouveaux complexes se trouvent à proximité d’infrastructures sociales et de transport.
Anna Shvidunova, directrice de la communication chez City-XXI Vek :
- L’immobilier dans l’oblast de Moscou connaît une baisse de 10% due aux prix compétitifs.
- Les studios représentent 30 à 40 % des biens immobiliers, mais cette solution pourrait s’avérer inconfortable sur le long terme. C’est pourquoi de nombreux constructeurs procèdent à un «découpage» des appartements lors de l’agencement, afin que les propriétaires puissent un jour acheter l’appartement voisin et fusionner les deux espaces.
- Les appartements clé en main sont très prisés dans l’oblast de Moscou (15-20% des ventes).
Interrogés sur les perspectives du marché après l’entrée en vigueur de la loi 214 FZ, les intervenants se sont accordés pour dire que cela entraînerait une hausse des prix qui porterait préjudice au marché tout entier et ricocherait sur des secteurs connexes, comme les matériaux de construction, l’ingénierie, etc. Les associations mènent des négociations avec les autorités et espèrent trouver un compromis.
Les experts ne se sont pas risqués à émettre des prévisions pour 2017, étant donné la grande incertitude de la situation macroéconomique en Russie.