La rencontre networking de la CCI France Russie et de la Chambre de Commerce Américaine en Russie (AmCham) a eu lieu à Moscou
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Conférence « Situation économique en Russie » : passer de la recherche de la stabilité à la quête de croissance
16.12.2016

La 5ème édition de la Conférence « Situation économique en Russie : attentes, perspectives et prévisions » a réuni plus de 100 participants le 14 décembre 2016. 

Dans son allocution de bienvenue, Pavel CHINSKY, directeur général de la CCI France Russie a rappelé que la France était pour la troisième année consécutive le premier investisseur en Russie. Selon lui, l’ouverture du 100ème hypermarché Auchan de Moscou à la veille de la conférence représente une parfaite illustration de cette constance.  La conférence, co-organisée avec l’Observatoire franco-russe était modérée par son directeur, Arnaud DUBIEN lors de la 1ère session. 

La conférence « situation économique en Russie » était organisée autour de deux sessions :

  • 1ère session : tendances économiques mondiales et russes : bilan de l’année 2016 et possibles scenarii de développement pour l’année 2017
  • 2ème session : l’attractivité de l’investissement en Russie : hier, aujourd’hui, demain

Alexeï  VEDEV, vice-ministre du Développement économique de la Fédération de Russie, a ouvert les discussions en donnant son analyse de la situation économique en Russie et en livrant ses prévisions pour l’année 2017. « Cette année a été une année d’adaptation au choc économique. Il y a de cela six mois, j’étais seul à être optimiste ; aujourd’hui,  de plus en plus de personnes ont une vision positive de l’avenir », a déclaré Alexeï VEDEV au début de son intervention.

Prévisions et analyses du ministère du Développement économique de la Fédération de Russie 

Selon le vice-ministre du Développement économique, la Russie devrait connaître une croissance de la production, de l’investissement et de l’économie en 2017.
 

PIB 

  • décembre 2016 : +0,1% en glissement annuel
  • 2017 : +1,1%

Inflation 

  • 2016 : 5,5-5,6%
  • Mi-2017 : 4,7% 
  • Fin 2017 : 4,3%-4,4% 

Investissements 

  • 2016 : baisse des investissements de 3,4% (une baisse de 3,7% était initialement attendue)
  • Sur les 9 premiers mois de l’année 2016 l’investissement a diminué de 2,3%
  • Aujourd’hui, les investissements  augmentent malgré l’incertitude et le maintien des sanctions et de l’embargo

Salaires et consommation

  • « En 2017, le niveau des salaires réels va augmenter mais le niveau des revenus réels sera un peu plus bas qu’estimé précédemment »
  • Considérant le comportement d’épargne des ménages, le ministère du Développement économique a révisé à la baisse ses prévisions avec un ralentissement du commerce du détail  de 4,8% en 2016

Substitution aux importations

  • Les autorités russes considèrent que la substitution aux importations entraîne une diminution de la valeur ajoutée.
Le vice-ministre Alexeï VEDEV a conclu son intervention en expliquant que les exportations russes (produits alimentaires, métaux, bois) ainsi que les importations avaient connu une croissance significative cette année.
 

Investissements et taux d’intérêt au cœur des préoccupations

La conférence s’est poursuivie avec l’analyse de Yaroslav LISSOVOLIK, économiste en chef à la Banque eurasiatique de développement qui a confirmé qu’il était tout à fait possible d’atteindre l’objectif de 4,4-4,5% d’inflation pour l’année 2017. « Depuis quelques années, les flux de capitaux entrant ont diminué ; aujourd’hui, nous assistons à une tendance positive de l’investissement. Cependant, la croissance économique russe sera moins élevée que la croissance mondiale du fait du manque de soutien à la demande. La Russie manque de moteurs de croissance internes, son potentiel économique est quasiment inutilisé en particulier celui des PME-PMI. Si cela est pris en considération, alors de nouveaux partenariats commerciaux pourront être conclus pour permettre à notre production de s’ouvrir de nouveaux marchés. »
 
Gabriel DI BELLA, chef de la mission permanente du FMI en Russie, a lui aussi confirmé les prévisions pour la croissance économique russe  qui devrait d’abord atteindre 1,1% puis 1,5%. Selon lui, la consommation n’aura pas un rôle très important sur la croissance russe. « Le modèle de croissance économique basé sur la demande et la croissance démographique n’est plus valable aujourd’hui ». Anton STROUTCHENEVSKI, économiste en chef au sein de Sberbank CIB a ajouté que les taux d’intérêts élevés contractaient la consommation ; la population dépense son revenu pour rembourser ses crédits ».

Anton STROUTCHENEVSKI s’est exprimé sur le rôle de la Banque centrale de Russie : « cette année peut être nommée « l’année de la Banque centrale ». Début 2012, l’inflation tournait autour de 10%, aujourd’hui elle est de près de 4,5% et l’année prochaine, nous espérons qu’elle descende jusqu’à  4%. C’est grâce à la Banque centrale. Mais, aujourd’hui, nous sommes arrivés à un moment où il est nécessaire de faire évoluer la politique monétaire et de diminuer le taux d’intérêt directeur ; sinon, cette politique de rigueur nuira à la croissance économique.  Les taux d’intérêt élevés freinent l’investissement. Il n’y a que dans les secteurs de l’agriculture et de l’extraction que les investissements ont augmenté. Tous les autres secteurs ont connu une baisse de l’investissement. Les PME doivent notamment faire face à des taux d’intérêt très élevés (14,5%) et ont vu leurs investissements s’effondrer de 9-11% en 9 mois. La politique monétaire s’est durcie au fil du temps ; il est aujourd’hui temps de retrouver une politique plus douce et de réduire les taux d’intérêt de 200 à 250 points de base ».

Philippe BRUNEL, chef du service économique régional de l’ambassade de France à Moscou, ministre-conseiller pour les affaires économiques et financières a lui aussi souligné l’importance de relancer les investissements : « depuis 2011, l’investissement en volume est baisse et la situation s’est dégradée entre 2014 et 2015. Depuis 2014, la Russie a connu une baisse des investissements de 7,5% et même si les investissements privés ont continué à croître en valeur, ils ont chuté en volume ». 

Evgueni KOCHELEV, analyste chargé des études de marché et des analyses à Rosbank, a construit sa présentation autour de la question « où souhaitons-nous aller ? ». « Nous voulons diminuer l’inflation et nous ne voulons pas écraser l’entreprenariat en Russie. Il est aussi nécessaire de prendre en compte les anticipations des Russes qui estiment que l’inflation sera de 13,7%. »

Tatiana SMIRNOVA, directrice des relations gouvernementales et des relations publiques au sein de SANOFI, a présenté les projets que son entreprise avait développés en Russie : « Sanofi est l’une des premières entreprises pharmaceutiques internationales ayant localisé sa production en Russie. L’usine d’Orel  que nous avons ouvert en 2010 couvre désormais 30% de la demande d’insuline du pays et les capacités de production sont suffisantes pour répondre à la demande des personnes atteintes du diabète non seulement en Russie mais aussi dans l’Union européenne. En 2015, l’usine a passé avec succès l’inspection pour la certification GMP (« bonnes pratiques de fabrication ») de l’Agence européenne des médicaments ; cette certification autorise l’entreprise à exporter prochainement  vers l’Union européenne de l’insuline produite dans la région d’Orel. Les investissements ne sont pas figés, la production est en constante évolution ; « nous importons continuellement des nouvelles technologies, des nouveaux procédés de travail pour que les investissements déjà réalisés soient les plus efficaces possibles. En mai, nous avons lancé à Orel la production d’insuline dernière génération. Avec Nanolek, nous localisons la production de vaccins pentavalents. C’est un processus long et difficile, pour nous et pour nos investisseurs ; il est important de planifier la production et de comprendre si ce vaccin pourra intégrer le programme national de vaccination. »

Sergueï TSOUKHLO, Docteur ès sciences économiques Chef du Laboratoire des enquêtes conjoncturelles à l’Institut de politique économique Gaïdar a enfin fait un bilan sur l’état de l’industrie russe pour la période 2015-2016.

Situation économique en Russie : la place des régions

Au cours de la conférence, plusieurs intervenants ont souligné que les régions étaient entrées dans un processus de rattrapage économique par rapport à Moscou. Les régions d’Extrême-Orient et les régions du Sud  dont la consommation est très faible doivent rattraper leur retard ; elles reçoivent une aide budgétaire importante, une partie de cette aide étant ponctionnée sur le budget des autres régions.
 
Vladimir ROUDACHEVSKI, vice-président du Comité de politique industrielle de l’Union russe des industriels et des entrepreneurs a conseillé aux investisseurs d’accorder plus d’importance aux régions : « le gouverneur de la région d’Oulianovsk soutient très efficacement les entreprise. Dans la région de Mourmansk, il y a des perspectives très intéressantes pour les ports et le transport en règle générale ; ce qui pose aujourd’hui encore problème est qu’aucun investisseur étranger ne soit encore venu dans la région ».
 
Vadim KHROMOV, premier vice-ministre de l’Investissement et de l’Innovation de la région de Moscou et Dmitri NISKOVSKIKH, ministre de l’Investissement et du Développement de la région de Sverdlovsk ont présenté le potentiel de leur région pour l’investissement ainsi que les opportunités et avantages fiscaux que ces régions offrent aux entreprises. Selon les intervenants, c’est  aujourd’hui le meilleur moment pour investir, en témoigne l’exemple donné par Vadim KHROMOV avec la société Lonmadi qui a localisé l’année dernière sa production de chariots élévateurs et d’autres machines de la marque JCB en Russie. « Au lieu des 100 millions de dollars d’investissement  d’abord estimés nécessaires pour réaliser le projet, ils n’en ont dépensé que 82 millions. Il est nécessaire de garder à l’esprit que cette période où l’on constate que les coûts de construction sont réduits ne durera pas éternellement. Les investisseurs étrangers sont aujourd’hui intéressés par la Russie ; les sanctions ont un impact positif sur la localisation de la production ». Il a également mentionné le projet que développe aujourd’hui la société UAC avec l’externalisation de la production de composants : « nous allons équiper les terrains de 8 résidents du cluster d’aviation de Joukovski et nous allons lancer le centre de coopération entre UAC et les entreprises industrielles ».
 
Dmitri NISKOVSKIKH a présenté la Vallée de Titane qui offre aux investisseurs étrangers des avantages uniques dans la région avec le statut de Territoires à développement socio-économique prioritaire.
 
Les analyses des intervenants de la conférence « situation économique en Russie » semblent donc laisser présager un retour à la croissance pour la Russie en 2017 malgré un contexte économique encore difficile. La politique monétaire de la Banque centrale russe jouera un rôle primordial dans l’évolution de l’économie du pays. 
 
 
 
 
 
 
 

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