Le 2 février, la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe organisait une rencontre entre Andreï Vorobiev, Gouverneur de la région de Moscou, et des dirigeants d’entreprises françaises. Une réunion qui s’inscrivait dans le prolongement de la promotion du potentiel économique de la région, organisée en France en 2017. Ce fut aussi l’occasion d’une première rencontre officielle entre Mme Sylvie Bermann, Ambassadeur de France en Russie, et M. Vorobiev.

La délégation française, emmenée par le directeur général de la CCI France Russie, Pavel Chinsky, comptait une vingtaine de dirigeants d’entreprises. Certains ont fait part de leurs intentions d’investir dans la région, alors que d’autres y sont déjà implantés depuis plusieurs années.

« Nous entretenons des relations étroites et solides avec la France, a déclaré M. Vorobiev. La région de Moscou a toujours attiré des entreprises fiables et florissantes. J’espère que la réunion d’aujourd’hui, qui se tient en comité élargi, permettra de trouver les solutions concrètes dont a besoin l’activité économique. Nous sommes ouverts au partenariat avec tous les pays. »

De son côté, Pavel Chinsky a souligné « le dynamisme de la région, propre à attirer les investisseurs ». Il a étayé son propos par une anecdote. « L’année dernière, a-t-il raconté, nous faisions partie d’une délégation de la région de Moscou, emmenée par son vice-gouverneur, Denis Boutsaev. Nous nous sommes rendus à Lyon et à Strasbourg. Les points abordés étaient concrets, les discussions à propos d’éventuels investissements étaient âpres et stimulantes : ce n’était plus du tourisme économique, mais un véritable road-show ! »

Le directeur de la CCI France Russie a aussi souligné que le savoir-faire incomparable des Français, en matière de haute technologie pour le recyclage des déchets, pouvait devenir un atout pour la région : « La France se positionne depuis longtemps sur les technologies de pointe, a rappelé M. Chinsky. Cela est encore vrai concernant le recyclage des déchets. Parmi les entreprises représentées aujourd’hui, quatre travaillent dans ce secteur. L’une d’elles a même construit une usine en plein centre de Monaco, et cela n’a aucun effet négatif, ni sur la qualité environnementale, ni sur l’attractivité touristique de la Principauté. Ces entreprises souhaitent maintenant s’implanter dans la région de Moscou. »

À la question d’un journaliste, M. Chinsky a répondu qu’il fallait saluer le fait, selon lui, « qu’aucune entreprise française n’avait quitté la Russie, ni a fortiori la région de Moscou, depuis l’instauration des sanctions ». « Les investissements continuent, certaines entreprises commencent à localiser leur production dans de nouveaux secteurs, et celles qui se développent le plus exportent désormais, depuis la Russie, vers les marchés voisins : vers la CEI, bien sûr, mais aussi vers l’Union européenne, a-t-il poursuivi. »

Les dirigeants des entreprises Michelin, Danone, Auchan, Immochan, Leroy Merlin, Sanofi, Systra, Fenice Rus, Setec, Innothera et Rumex faisaient, entre autres, partie de la délégation. Ils ont pu discuter directement avec l’équipe du gouverneur et avec ses ministres, à propos notamment des projets en cours. Les échanges ont aussi porté sur un certain nombre de difficultés, et de nouvelles initiatives ont été avancées par les entreprises afin de les résoudre.

Ainsi, Michelin n’envisage pas seulement de produire ses pneus dans la région, mais se dit prête à un partenariat dans les secteurs du tourisme et de la gastronomie. Le directeur général de Danone Russie, Charlie Cappetti, a évoqué l’intention de renforcer l’implantation du groupe et de lancer de nouvelles lignes de production.

Enfin, la rencontre a permis de finaliser l’accord concernant un deuxième road-show conjoint entre la région de Moscou et la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe. La délégation se rendra bientôt en France, notamment dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, où des projets de partenariats concrets avaient été lancés lors de la précédente visite, en octobre dernier.