Le 20 octobre 2015 s’est tenu le forum annuel « Expert-400 : les grandes entreprises en Russie », modéré par Valery Fadeev, rédacteur en chef de la revue Expert. Lors de la table ronde, Pavel Chinsky, directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe, a présenté les difficultés rencontrées par les sociétés étrangères en Russie.
« Les sociétés françaises sont en Russie pour rester, la crise actuelle ne les perturbe pas. De facto considérées comme des entités juridiques, elles fournissent des emplois et paient des taxes. Pour cela, les entreprises étrangères doivent être considérées comme les entreprises russes et bénéficier d’autant d’attention que ces dernières. En 2014, le volume des investissements français représentait 10% du total des investissements étrangers en Russie, plus que n’importe quel autre pays, si l’on ne prend pas en compte les paradis fiscaux.
Il y a actuellement deux problèmes principaux dont me font part les entreprises. Premièrement, à la suite d’une montée du sentiment patriotique au sein de la société russe, les « sous-chefs » en poste, cherchant à se faire bien voir, ont lancé une quantité astronomique de contrôles, pour la plupart, non planifiés. Deuxièmement, il faut se rendre à l’évidence, la collaboration entre les trois niveaux du pouvoir, fédéral, régional et municipal, ne fonctionne pas. Les chefs de l’exécutif régional n’ont aucune influence sur les représentants des départements fédéraux et les autorités municipales. À Moscou, les sociétés doivent elles-mêmes faire avancer leurs décisions. Et aucune des évaluations mises au point par les agences n’aura plus de poids auprès d’un investisseur que les expériences vécues par d’autres investisseurs, qui font face aux problèmes que je viens d’exposer. »