Dans son interview « Les banques françaises ne donnent pas d’argent aux investisseurs pour la Russie », Pavel Chinsky parle de ce qui fait peur aux banquiers, de l’affaire Baring Vostok et des espoirs placés en Macron
Le directeur général de la CCI France Russie sur les craintes des banquiers, l’affaire Baring Vostok et les espoirs placés en Macron
Malgré les sanctions, les entreprises françaises n’ont pas quitté la Russie et ne la quittent pas maintenant. Mais aucune nouvelle entreprise n’est entrée sur le marché. La France est dans le top 5 des pays – leaders de l’investissement (en 2e position cette année), mais ce sont surtout des investissements dans le développement de projets anciens.
Le directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe (CCI) Pavel Сhinsky note «des signes formels d’amélioration»: après les rencontres d’Emmanuel Macron et de Vladimir Poutine, les dirigeants français accueillent plus favorablement les hommes d’affaires russes. Mais les déclarations et les bonnes intentions ne remplacent pas les financements, qui restent difficiles à obtenir. Les banques françaises sont contraintes à chaque fois de passer de passer de Charybde en Scylla, car elles sont liées avec les Etats-Unis, le plus grand adepte des mesures anti-russes, et ont peur de prendre des risques, tout comme les hommes d’affaires eux-mêmes, d’ailleurs. L’affaire Baring Vostok et, à plus forte raison, l’arrestation du plus haut dirigeant du fonds, Philippe Delpal, ont découragé de nombreuses entreprises de se rendre en Russie et ont ralenti plusieurs projets qui avaient commencé.
En revanche, Chinsky se rejouit de la nouvelle tendance qui consiste, pour les investisseurs français, à prendre directement contact avec les régions russes, y compris loin de Moscou. Sur le terrain, de nombreux problèmes sont résolus plus rapidement, il y a plus de concret, et, en outre, il est possible d’entrer en qualité de partenaire dans des projets dont le financement est déjà assuré.