Différents experts l’économie russe sont intervenus devant les entreprises membres de la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe pour présenter leurs pronostiques relatifs à la situation macroéconomique pour 2019, à la variation des revenus de la population et au pouvoir d’achat, au cours du rouble et d’autres thèmes, susceptibles d’influencer les projets des entreprises en Russie.
Julien VERCUEIL, professeur des Universités, a effectué un tour d’horizon de la situation économique de la Russie. Il a d’abord placé l’économie russe dans un contexte global rappelant que les difficultés liées à la conjoncture internationale se répercutaient aussi en Russie, comme pour mieux rappeler le caractère ouvert de son économiell a ensuite détaillé divers paramètres, tels l’inflation, l’investissement et le pouvoir d’achat. Il a notamment précisé que l’économie russe connaissait une phase de reprise, après avoir durement subi les effets de la crise consécutive à la chute du prix des matières premières et à l’introduction des sanctions occidentales. À ce jour, les prévisions avancées par les organismes nationaux (Banque centrale de Russie, ministère fédéral du Développement économique) et internationaux (Fonds monétaire international, Banque mondiale) convergent vers un regain de croissance d’1,5% en 2019 en Russie.
Evgueni KOCHELEV, analyste en chef à la Rosbank, a remarqué que la Russie poursuivait sa politique de réforme visant à stimuler la croissance de son PIB. Il l’évalue à titre personnel autour de 2%. Le bilan de l’année 2018 met en évidence de nombreuses améliorations dans l’économie réelle. « Jusqu’ici, la consommation des ménages avait suffi à stimuler la croissance. Une des options pour que cette dynamique se poursuive consiste à ce que l’État prenne à sa charge les dépenses qu’assuraient auparavant les ménages. » a-t-il précisé.
Patrick ERBS, directeur du Service économique régional au sein de l’Ambassade de France en Fédération de Russie, s’est quant à lui focalisé sur l’évolution des relations commerciales franco-russes. Il a rappelé l’importance des liens unissant les deux pays, la France étant le premier employeur étranger en Russie. Moscou et Paris ont aujourd’hui mis en place différentes structures de coopération (dialogue de Trianon, Conseil économique, financier, industriel et commercial franco-russe) pour mieux se préparer aux défis du monde de demain. Il a en particulier expliqué : « La coopération franco-russe concerne avant tout les domaines des changements climatiques, du développement durable, des ITS, de l’innovation et de la productivité du travail, qui entrave le développement de l’économie russe. La France demeurant l’un des pays au monde où la productivité du travail est la plus haute, elle développe de nombreux projets dans ce domaine en partenariat avec la Russie ».
Gabriel DI BELLA, directeur de la mission permanente du Fonds monétaire internationale en Russie, a livré la vision du FMI quant à la situation économique locale. Selon l’expert italien, la Russie a mis en place de nombreuses réformes qui, si elles sont maintenues, porteront leurs fruits. Il a par ailleurs insisté sur le fait que « ce n’est pas tant la quantité que la qualité » des investissements réalisés dans le pays qui lui permettra d’atteindre les objectifs qui ont fixés par les autorités sur le plan économique.
David LASFARGUE, avocat associé au cabinet Jeantet et secrétaire du conseil d’administration de la CCI France Russie, a tenu à conclure cette matinée d’échanges sur une note positive, rappelant que, malgré un climat politique parfois tendu, l’environnement des affaires en Russie ne cesse de s’améliorer (réforme du système judiciaire, prévisions de croissance positives), ce qui est très encouragent pour les investisseurs.