Le 12 novembre, a eu lieu la session du Comité Infrastructures digitales avec le soutien du Comité Immobilier / Construction de la CCI France Russie, sur le thème “La smart city en Russie, état des lieux et futurs enjeux”. La réunion était animée par Maurice Leroy , ancien ministre de la Ville, l’un des dirigeants du projet du Grand Moscou de Mosinzhproekt conseiller de Marat Khousnoulline, vice-maire chargé de l’urbanisme et de la construction. Maurice Leroy est chargé du développement du projet et des relations avec les partenaires étrangers.
Maurice Leroy a commencé par redéfinir la Smart city. Selon lui, la Smart city, c’est la ville qui exploite les technologies de l’information et de la communication avec un double objectif – repenser la qualité des services urbains et réduire les coûts. Cependant, on ne doit pas résumer l’intelligence de la ville uniquement à la digitalisation ou à d’autres technologies, mais tirer un profit de ces infrastructures de la ville de demain pour améliorer son efficacité opérationnelle et financière.
La France est plutôt performante dans le domaine de la Smart city et a réalisé une vraie percée mondiale dans ce domaine. Les grands groupes français, comme Bouygues, EDF, Engie, Legrand, Schneider Electric, SNCF, Vinci, Veolia, Suez, sont très performants et ont réalisé des choses remarquables. Ainsi, Suez a su se positionner dans le projet du Grand Moscou en ce qui concerne les déblais du métro (22 tunneliers sont actuellement en action à Moscou). Une JV est en cours de création entre Mosinzhproekt et Suez pour la gestion de ces déblais.
Il convient de garder à l’esprit qu’à l’horizon 2050, ce qui est une échéance très proche, il y aura 70% des habitants dans les villes. Il est donc vraiment important d’associer les habitants à la gestion de la ville en matière de service et de qualité de vie.
Maurice Leroy a cité l’exemple du portail “Citadin actif”, créé en 2013 et qui constitue une première mondiale. Actuellement, 2 millions d’habitants sont actifs sur ce portail (sur une population d’environ 13-14 millions pour Moscou, 20 millions pour le Grand Moscou), ce qui est un chiffre important. Ce portail permet de consulter les moscovites sur tous les projets urbains de Moscou, d’avoir des échanges et un dialogue quotidien. Cela permet aussi de ressentir les préoccupations réelles des habitants quartier par quartier et de remonter les incidents de terrain, par exemple, la propreté de la ville. A Moscou, 100 parcs ont été rénovés en 7 ans, une diversité des animations urbaines qui font que les moscovites se réapproprient la ville 24h/24 et 7j/7.
En France, l’exemple des villes moyennes, comme Dijon et Angers, est intéressant, car ces villes ont fait des choses remarquables (à l’image de Moscou, mais à l’échelle de ces villes), en développant en matière de digitalisation des outils intéressants de gestion de la ville.
Sur la scène internationale, ce sont les mégalopoles d’Asie comme Hong Kong et Singapour qui sont au top niveau en matière de Smart City et ce depuis les années 1980. Singapour, notamment, a des services d’activités de pointe. Ce sont des villes technocentrées qui ont créé de véritables prouesses technologiques souvent conjuguées avec une architecture contemporaine.
Maurice Leroy a partagé également sa vision personnelle de la ville intelligente, insistant sur la nécessité de créer une ville inclusive qui parvient à conjuguer l’urbain et l’humain.
La présentation de Maurice Leroy a été suivie de témoignages d’entreprises et d’une série de questions-réponses de la part des participants.
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