Edgars Puzo, PDG d’Atos en Russie et dans la CEI, sur les défis auxquels les entreprises seront confrontées dans un avenir proche.

De nouvelles opportunités dans le cadre de la pandémie

Les circonstances de forces majeures sont source d’opportunités : lorsque l’un des secteurs économiques s’arrête, d’autres secteurs du marché se développent inévitablement. Dans notre cas, presque tous les logiciels de télétravail connaissent une expansion, particulièrement les logiciels de travail en commun et de gestion des projets, ainsi que les visioconférences. Selon le premier rapport de l’IDC sur le COVID-19, 30% des plus grandes entreprises internationales se sont adressées aux experts Cisco pour augmenter les volumes de virtualisation. De février à début mars, en Chine, les communications en ligne sur la plateforme Microsoft Teams ont augmenté de 500%, le nombre de nouveaux utilisateurs de Zoom en mars 2020 a dépassé la croissance pour toute l’année 2019.

Le volume du marché russe des technologies de l’information est également en augmentation: les besoins des entreprises en services informatiques (notamment Digital Workplace), selon nos estimations, ont augmenté de 20 à 30%. A noter également une forte augmentation de la demande de support utilisateur et d’infrastructure informatique, car certaines entreprises sont déjà passées au télétravail et ne peuvent assumer seule l’augmentation de la charge.

Des différences en fonction des secteurs

Dans le même temps, les analystes de Bitrix 24 ont estimé que seulement 42% des employeurs russes sont prêts à changer radicalement le format du travail. La plus grande partie des entrepreneurs (28%) sont prêt à mettre en télétravail une moitié des employés, 10% ne peuvent transférer qu’un tiers des employés et 20% ont déclaré qu’ils n’étaient pas du tout prêts à travailler à distance.

Dans cette situation, le marché russe est inévitablement stratifié: tous les employés ne peuvent pas être transférés en télétravail. Ce qui est courant dans les secteurs de l’Internet, des technologies, des médias, du marketing, de la publicité, des relations publiques, des professions créatives, des ressources humaines, des assistants personnels et des services de support, est tout simplement impossible dans des domaines comme la production, la vente au détail, la logistique, la médecine et le tourisme.

Cependant, même dans les entreprises en télétravail, il convient de porter une attention particulière à la décentralisation des processus métiers, en veillant à l’avance à la productivité et à l’implication du personnel. Une logique claire des processus, des objectifs réalisables, des indicateurs spécifiques et, bien sûr, la volonté de la direction de faire confiance à son équipe et de gérer de manière rationnelle, sans contrôler chaque action des employés et sans exercer de pression excessive.

Le poste de travail «numérique»

La capacité de l’environnement de travail numérique à collecter des données analytiques et à surveiller l’état des projets en cours minimise les risques du  travail à domicile : transfert d’informations à des utilisateurs peu fiables, en utilisation des mêmes mots de passe, stockage des clés d’accès non sécurisé, réseaux Wi-Fi publics, virus, etc.

Les employeurs doivent veiller à l’avance à la sécurité des informations de l’entreprise et à la continuité des processus métiers, en assurant le chiffrement des données et en fournissant l’ensemble des droits et programmes nécessaires, une authentification multifacteurs et une restriction d’accès aux utilisateurs non autorisés, une protection antivirus et une analyse régulière de la vulnérabilité.

Bien entendu, toutes les entreprises ne peuvent fournir des solutions informatiques fiables, les intégrer en planifiant avec précision le budget et en prévoyant les résultats. Les questions de la sous-traitance, la nécessité de calculer les défis potentiels, d’évaluer toutes sortes de risques et de sélectionner les outils de travail à distance pour chaque entreprise se posent à de nombreux entrepreneurs. Le fait que le Digital Workplace, en tant qu’équivalent virtuel et mobile d’un poste de travail dans un bureau, permette aux personnes d’interagir efficacement, constitue le meilleur remède pour les employés, les entreprises et l’économie dans son ensemble dans le cadre de la pandémie.