Le 31 octobre 2016, la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe a eu l’honneur de recevoir à la bibliothèque Tourguénev, Maria ZAKHAROVA, représentante officielle du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie. 

 

Désaccords sur la question syrienne et annulation de la visite du président Poutine à Paris prévue dans le cadre de l’inauguration du Centre culturel orthodoxe, cet événement est intervenu dans un contexte de tensions croissantes entre la France et la Russie.

 

La rencontre modérée par Pavel CHINSKY, directeur général de la CCI France Russie avait pour but de permettre un échange avec les membres de cette dernière ainsi que de leur présenter la position du ministère des Affaires étrangères sur la thématique : « Russie-France, Russie-Occident : état des relations et perspectives ».

 

 

Après une introduction de Pavel CHINSKY rappelant que la France demeurait depuis 3 ans le premier investisseur et le premier employeur étranger en Russie, Maria ZAKHAROVA a expliqué qu’il n’y avait pas de « cas France-Russie » et que Moscou était toujours ouverte au dialogue. Cependant, la représentante officielle du ministère des Affaires étrangères a souligné le manque de compréhension mutuelle. Selon elle, les Français ont encore une image tronquée de la Russie, ce qui nuit aux relations entre les deux pays.

 

Ainsi, Maria ZAKHAROVA considère que l’inauguration du Centre culturel orthodoxe à Paris permettra de mieux représenter la culture russe et qu’elle offrira aux deux peuples l’occasion de mieux se connaître. De même, après avoir déploré le manque de diversité dans les médias français lorsqu’il s’agit de la Russie, Maria ZAKHAROVA a souligné le symbole que représente l’exposition de la collection Chtchoukine à la Fondation Louis Vuitton. Selon elle, le simple fait de voir les parisiens « attendre pendant 5 heures pour visiter cette exposition » démontre la vitalité des échanges franco-russes. Dans l’avenir, il sera donc nécessaire de s’inspirer de cette coopération fructueuse.

 

 

Selon la représentante du ministère des Affaires étrangères, nous nous trouvons aujourd’hui à un tournant dans les relations internationales. « Nous sommes aujourd’hui dans une période d’éloignement, les perceptions du monde changent ». Pourtant, pour Maria ZAKHAROVA, les interactions et coopérations doivent demeurer. « Il faut maintenir le dialogue, trouver un équilibre lorsque la situation se dégrade ». 

 

D’après elle, il est également nécessaire que l’Occident prenne en compte les évolutions récentes de la Russie. A titre d’exemple, « l’impôt était encore une notion inconnue pour les Russes il y a 20-30 ans ». De la même manière, une culture juridique ne peut pas se former « en un claquement de doigts » ; il s’agit d’un processus long dans lequel se trouve encore la Russie. Il faut ainsi prendre en compte le fait que les Etats aient connu des Histoires différentes. 

 

 

Entre tensions diplomatiques et sanctions, Maria ZAKHAROVA a souligné les difficultés actuelles : « il faut être réaliste, la guerre des sanctions est dévastatrice ; tous les secteurs peuvent être touchés ». 

 

Répondant à une question du public, la représentante du ministère des Affaires étrangères s’est également intéressée à la thématique des visas. Selon elle, la mise en place d’un régime sans visas avec l’Union européenne n’est pas d’actualité. Il s’agit d’une mesure de rapprochement alors que, pour l’instant, la priorité est plutôt de mettre un terme au processus d’éloignement en cours. Pourtant, la Russie s’est déjà montrée prête à la mise en place d’un tel régime mais l’Union européenne n’avait pas suivi la démarche.

 

Aujourd’hui, il faut relancer le dialogue et promouvoir les échanges culturels pour se découvrir l’un l’autre en toute objectivité. 

 

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