Le 23 mars 2016, Thomas Kerhuel, directeur commercial de la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe (CCI France Russie), a participé, en même temps que des représentants des communautés d’affaires allemandes, belges et italiennes, à la conférence « Relations économiques UE-Russie : survivre en temps de crise » organisée dans le cadre du Forum économique de Moscou.

Les discussions ont porté sur le rôle de l’économie dans les circonstances actuelles : s’agit-il d’un instrument de pression géopolitique ou d’un facteur de coopération internationale ?

Thomas Kerhuel a présenté le point de vue des entreprises françaises face à la chute du cours du rouble et aux difficultés du financement de projets en Russie, conséquences de la crise ukrainienne et des sanctions mutuelles. Il explique :

« Les entreprises françaises ne quittent pas la Russie, elles ont compris que l’effet du rouble va durer et qu’il faut donc localiser la production, devenir un producteur russe à part entière et concurrencer d’autres producteurs avec un prix départ usine en roubles. C’est très difficile de se faire financer dans les banques étrangères et les taux de crédit sont assez élevés dans les banques russes également. En conséquence, les petites et moyennes entreprises françaises ont dû freiner leur développement ou retarder leur entrée sur le marché russe. Le commerce de détail possède ses propres ressources, il ne dépend pas des banques et peut continuer à se développer, offrant ainsi leur chance aux fournisseurs locaux. Dernièrement, Auchan et Leroy Merlin ont tous deux fait part de leurs projets de développement en Russie. De plus, les entreprises d’autres secteurs, possédant leurs propres moyens, continuent d’investir dans des projets en Russie.»

Selon Thomas Kerhuel, le secteur agro-industriel se situe au premier rang des efforts de la CCI France Russie pour attirer les investissements français et fait également l’objet de nombreux projets communs avec des partenaires russes. Il précise :

« Les entreprises françaises ont parfois peur de se lancer sur le marché russe, mais quand elles trouvent un partenaire sur place, c’est relativement plus facile. De plus, dans ce domaine, les Français ont une énorme expérience et des technologies qui peuvent grandement intéresser la Russie. »

En évoquant le climat actuel des investissements, il a avoué que les changements à répétition dans la réglementation étaient source de tension pour les investisseurs.